La traversée de la Suisse étape 5, Andermatt (Uri) - Biasca (Ti)

Mercredi 22 juillet 2009

Dernier jour dans mon premier demi siècle avec une petite "gâterie", la descente de la "Tremola", quel beau cadeau..!

A l'assaut du Gothard après un bon petit déjeuner

A l’attaque de « la bête », le col en point de mire, avec un sommet à 2108 m soit 650 m de dénivelée ce qui n’est pas énorme. A la sortie d’Andermatt, juste avant Hospenthal, nous avons aperçu une diligence « old style » tirée par 5 chevaux, 2 cochers la conduisaient pour 3 touristes qui en profitaient, le tout revenant peut-être du col mais cela m’étonne un peu considérant l’heure matinale, il n’était que 9h30. Une fois passé le village d’Hospenthal, ça grimpe, on y est, un grand virage à gauche puis le face à face débute, youpie. Ce sera de la montée ininterrompue et soutenue sur 9 km avec de longs bouts droits, peu de virages serrés, bref une « autoroute alpine » en voiture mais en vélo, chaque mètres se gagne à la force du mollet. A mi-chemin, on passe à côté d’un restaurant où les diligences font également un stop. Quelques courbes serrées une caravane vendant des produits du terroir et on remet ça pour les derniers kilomètres d’ascension. Environ 2 km avant l’arrivée, on s’échappe de la route officielle et empruntons la route pavée d’origine, le brouillard cache encore le sommet du col. Il pleut et la température ne doit pas afficher plus que 4 à 5°C, mais on est venu pour cela et le col ne nous échappera pas… ! Réfléchissant au moyen à mettre en Å“uvre pour que j’immortalise le moment de l’ascension sur la route pavée, je trouve la solution en plaçant la caméra sur une borne routière puis en descendant avant de remonter en face de l’objectif, je couperai la phase descendante au montage. Chantal n’étant pas encore à ma hauteur et son attention étant fixée sur sa performance, il ne faut compter que sur soi-même en pareille circonstance. Je parviens au sommet environ 10 minutes avant Chantal et essaie de ne pas prendre froid en l’attendant, je scrute la route pour tenter de distinguer sa silhouette émerger du brouillard, soudain montant tranquillement mais régulièrement, elle fait surface et je lui lance un grand bravo, le Gothard est vaincu à la force du mollet mais les conditions ne sont pas optimales de par le froid qu’il y règne. Chantal est contente d’être arrivée au bout et je suis très fier d’elle. L’hospice nous tend les bras, passant à gauche du lac nous arrivons enfin au sommet où nous allons pouvoir nous réchauffer avec une bonne boisson chaude. Je sors vite pour prendre une photo devant le lac et la statue qui le borde. J’avais promis cette photo à Denis et Gogo qui m’avaient offert à l’occasion de mon anniversaire, un T-Shirt avec inscrit, mon prénom et les 2 écussons du Jura et du Tessin pour symboliser notre périple entrepris. Nous quittons le restaurant du sommet du col, pour la descente de la « Tremola ». Plus on progresse dans cette petite vallée et comme pour nous souhaiter la bienvenue, on sent déjà la chaleur montante de la vallée principale, la Léventine. A San Francisco, ils ont construit la « Lombard Street » que tout le monde connaît et « visite », ici l’équivalent de ce serpentin routier est : ladite « Tremola ».

 

Ce tronçon routier a été construit en 1800 pour permettre aux diligences postales de passer du sud au nord et inversément. Je descends les « virolets » en tenant la caméra d’une main et le frein gauche de l’autre. C’est un vrai bonheur de faire ce bout de route chargé d’histoire que mon Pap’s devait lui aussi avoir expérimenté il y a plus de 55 ans lors de ses virées au Tessin avec son vélo 3 vitesses. C’est une émotion toute personnelle et particulière. Nous avons croisé très peu de voiture descendant. Seuls quelques marcheurs et cyclistes montaient la pente. Le gradient de température jouait en notre faveur et plus on descendait plus nos doigts de pieds revenaient sous contrôle, la barrière alpine marquait son territoire. Sans vouloir mettre la pression sur les projets de mes enfants, j’espère qu’un jour, ils aient envie d’expérimenter des passages de cols à vélo et je pense qu’ils ressentiront un sentiment spécial s’ils passent le Gothard et descendent la « Tremola », c’est tout le mal que je leur souhaite, ce pourrait être une tradition « made in Rebetez » que le dernier jour de ses 49 ans ou avant, un « Rebet’z » passe la Tremola. Ce challenge peut aussi s’appeler : « Mesurer la grandeur de la nature alpine par la force des mollets ». C’était un rêve pour moi et peut-être que ma réalité deviendra un jour un rêve pour d’autres…ainsi se perpétuent les traditions ! Après avoir pris du plaisir en descendant l’entier du Gothard, nous faisons notre entrée dans le village d’Airolo. Le temps se met alors au sec ce qui n’est pas pour nous déplaire. Depuis ce point, nous allons entamer une longue descente le long de la vallée de la « Léventine ». Airolo se trouvant à 1175 m, nous devons réduire notre hauteur par rapport à la mer de 874 m pour aboutir à Biasca à une altitude de 301 m. Choisissant un endroit chaud et au sec pour nous changer, nous faisons un petit stop devant la mythique patinoire d’Ambri-Piotta que nous visiterons également, changeons les chaussettes et les maillots qui sont trempés de la sueur mêlée à la pluie de l’ascension du Gothard. Nous quittons ce haut lieu du Hockey helvétique pour continuer notre super-descente, ça roule tout seul et on a l’impression d’être très en forme physique alors que la gravité joue pour une fois dans notre camp. Notre tracé devient à certains endroits parallèles à l’autoroute puis s’en éloigne pour nous faire découvrir des petits chemins sympas puis nous traversons des petits villages typiques et passons par-dessus le « Tessin » qui n’est pas très gros en cette période de l’année. Cette descente est un vrai plaisir et tout naturellement, nous tombons sur notre point de chute du jour, Biasca. L’hôtel est très vite localisé et après une petite douche bienvenue, nous « yeutons » l’étape du jour du « Tour de France » et ensuite sortons à la découverte de Biasca qui est une ville d’environ 6000 habitants. Après une pizza prise à la terrasse du restaurant de l’hôtel, nous allons nous réduire en attendant le passage de décennies du lendemain.

Galerie photos de l'étape 5, Andermatt (Uri) - Biasca (Ti)

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