La traversée de la Suisse étape 4, Schattdorf (Uri) - Andermatt (Uri)

Mardi 21 juillet 2009

1ère étape de grimpe où la dénivelée va nous donner un avant goût de ce que sera la montée du Gothard.

Nous quittons le "nid d'aigle" de Schattdorf

Au petit jour, on se réveille avec le bruit des gouttes d’eau sur le toit et la véranda. Zut de nouveau un jour de flotte nous disons-nous après avoir déjà essuyé des averses la première étape, le temps semblait capricieux ce mois de juillet. On ouvre les volets et oups, comme par enchantement le ciel était bleu sur les sommets avoisinants, les clapotis entendus n’étaient qu’un orage ciblé au-dessus de Schattdorf. Après un copieux déjeuner, enfin à l’attaque de la dénivelée qui fait la réputation des cols alpins et du mythique Gothard en particulier. L’objectif de la journée c’est Andermatt, dénivelée 1000 m sur 40 km. Le début via Erstfeld, le siège des hélicoptères de la REGA, est du plat puis jusqu’à Amsteg on monte gentiment ensuite il faut gagner sa montée en direction de Wassen. La pente est soutenue mais le paysage est chouette laissant entrevoir des vallées auxiliaires et de petits villages pittoresques entre lesquels une rivière sillonne la vallée aux travers de gros rochers. La région est sauvage. Parfois un barrage de retenue marque le passage de la main de l’homme exploitant le cours d’eau pour en extraire la « man » énergétique.

Arrivée à Wassen

Arrivés à l’église de Wassen, on ne peut s’empêcher de penser au sketch d’Emile relatant le fait que les passagers du train descendant du Gothard effectuent 3 fois le passage devant l’église de Wassen tant le tracé ferroviaire est sinueux de manière à pouvoir avaler la dénivelé extrême. Enfin pour clore la « marche d’approche », la côte jusqu’à Göschennen est vive et nous fait transpirer. Nous voyons sur notre droite, le célèbre feu rouge du tunnel routier du Gothard qui régule le trafic et notamment le débit des poids lourds. Ce tunnel étant bidirectionnel et imposant une distance minimale entre chaque véhicule, ce n’est pas rare d’avoir des heures d’attente à son entrée.

Un petit tour pour la galerie...

Göschennen marque le début du tronçon « des galeries ». Là le sport commence, non seulement la lutte contre la pente et ses lacets se frayant un chemin entre roches et rivières mais également contre la proximité des voitures et camions qui se voient forcés d’emprunter la même route que nous. Chantal s’est fait une grosse frayeur lorsqu’un camion lui a touché le rétroviseur en la rasant d’un peu trop près dans une de ces galeries qui furent construites il y a bien des années et qui n’ont pas pu être élargies faute de place. Le trafic étant de plus en plus dense, les cyclistes sont de moins en moins les bienvenus. A la sortie de la dernière galerie, nous débouchons sur le célèbre « pont du diable » dont la légende dit ceci : « Dans une version de la légende, un personnage réalise un pacte avec le Diable afin de construire un pont qu'il ne peut réaliser seul. Le Diable accepte de construire le pont, mais exige en retour la première âme qui le traverse.

Le pont est construit (généralement en une seule nuit), mais le Diable est trompé, de différentes manières suivant les versions (par exemple, les hommes font traverser le pont en premier à un animal). À la suite de cette tromperie, le Diable se jette souvent dans l'eau depuis le pont. Dans d'autres versions, le diable s'est engagé à bâtir le pont en une seule nuit, avant le lever du jour : on fait chanter un coq ; le diable, croyant que le jour se lève, lâche la dernière pierre et disparaît. En général, cette dernière pierre manque toujours ».

 

A la hauteur du pont du diable, on peut se rendre sur le monument du Général russe Alexandre Souvorov, un des plus fins stratèges qui ne perdit aucune bataille de son vivant et qui dans les années 1799 traversa le Gothard avec son armée pour faire campagne en Italie.

Arrivée à Andermatt

En quittant ce lieu quelque peu historique, on s’attaqua à la dernière ligne droite avant Andermatt, au propre comme au figuré. En fait il n’y eut qu’un petit kilomètre environ à pédaler pour rejoindre l’hôtel « Badrus » qui est un des premiers à l’entrée du village d’Andermatt. Il est 14h30 et après s’être débarbouillé et avoir téléphoné aux enfants pour leurs raconter notre journée, nous nous affalons sur le lit pour regarder l’étape du jour du « Tour de France » comme pour essayer de faire un parallèle entre notre tour et le leurs qui ne souffre néanmoins d’aucune comparaison mais nous pouvons maintenant encore mieux apprécier l’effort fourni par les cyclistes du Tour qu’ils soient premier ou en queue de peloton, ce sont de toute façon des sportifs d’exception. Le village est au pied de l’Oberalp et du Gothard, non loin on distingue la Furka, on y est ! Le soir, à l’hôtel même on se fera un petit émincé "à la zürichoise" qui a fort bien passé.

Galerie photos de l'étape 4, Schattdorf (Uri) - Andermatt (Uri)

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