Ce col a deux faces, l'une côté "vallée du Rhône", l'autre côté Innertkirchen. Côté Valais, la montée est soutenue en lacet régulier et la dénivelée depuis Gletch n'est pas énorme, C'est tout différent de l'autre côté où la route est longue et les pourcentages forts, le paysage y est sur les deux versants magnifiques.
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Altitude | 2165 m | |
Massif | Alpes bernoise | |
Latitude Longitude | 46° 33' 43'' Nord 8° 20' 20' Est |
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Pays | ![]() |
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Vallées | Vallée de l'Aar (nord) | Vallée du Rhône (sud) |
Ascension depuis | Innertkirchen | Gletch |
Déclivité moy. | 5,9% | 6,8% |
Déclivité max. | 10% | 8,9% |
Kilométrage | 26km | 6km |
Accès | route 9 | route 9 |
Fermeture hivernale | Octobre à mai |
Certains rêvent de plage de sable fin et de soleil à outrance et d'autres dont je fais partie rêvent de faire des challenges un peu différents des autres donc extra-ordinaire pour que la somme ayent la saveur d'une vie extraordinaire.
Il faut également saisir les opportunités lorsqu'elles se présentent et ce vendredi 28 août 2015 les "druides" de la météo annonçaient 0°C à 4600m. La lune était pleine et le ciel sans nuage. Waou..."the day of the year" pour réaliser mon rêve de grimper à vélo un col alpin.
J'ai choisi le "Grimsel" (2165m) démarrant depuis Innertkirchen dans une ascension de 26 km pour plus de 1600 m de dénivelée.
Un petit somme de 2 heures avant de me réveiller vendredi soir à 23h30 et de partir sur le coup de 23h45 pour Innertkirchen. Arrivé à 1h40, je me mets en selle à 1h45.
Le début est tranquille et la lune me sert de guide dans les méandres de la seule route pour le col donc impossible de se tromper. Les montagnes granitiques renvoient une lumière un peu bleutée qui donne une atmosphère douce au paysage de la vallée. Les voitures se comptent au rythme de 1 toutes les demi-heure et les motards sont inexistants quel bonheur, les "gêpes de la routes" sont à la ruche...!
Après le passage de Gutannen, la prochaine étape fut le premier barrage avec son petit lac qui rappelle que dans la région l'énergie hydraulique est dans son fief.
Au passage d'une voiture dont les phares clairaient depuis l'arrière, j'ai vu une silouhette venant vers moi dans un champ. Quel ne fut pas ma surprise de constater que c'était mon ombre comme quoi on n'a pas fini de se faire surprendre même...par soi-même !
Ensuite la lune joua à cache-cache avec les cimes avant de me retrouver dans la montée vers le 2ème barrage. L'ombre se projetant sur les rochers bordant la route me rappelle qu'en fait on n'est jamais seul lorsque l'extérieur nous offre un éclairage...!
Le 2ème barrage était illuminé à son sommet et la lune se reflétant dans le lac offrait une ambiance unique et naturellement belle (voir photo ci-dessous). La nature offre tellement de beau spectacle qu'il suffit d'être au bon endroit et au bon moment pour être émerveillé.
Il restait alors le mur final à grimper avant d'atteindre le but de la nuit. Rien de bien méchant dans ces virolets qui transforment la pente en un trajet agréable au coup d'oeil et jouable sans y laisser trop d'énergie.
A l'arrivée au sommet tout est calme et endormi. Le soleil n'est pas encore de la partie mais le clair de lune fait la loi et met en évidence les cimmes alentours. Le petit lac très calme complète le paysage sauvage et brut qui fait le charme des reliefs pelés des cols alpins supérieur à 2000m.
Arrivé sur le coup de 5h20 j'attends jusqu'à 6h10 que la lumière solaire s'intensifie et que je puisse descendre en toute sécurité avec une route éclairée n'ayant sur mon vélo que 2 petites lumières clignotantes une blanche pour l'avant et l'autre rouge à l'arrière.
2 autres cyclistes arrivèrent après moi vers 6h donc je suis content de voir que je ne suis pas le seul allumé à avoir des idées spéciales, ça rassure...!
Un petit bout de film devant le panneau du Grimsel pour immortaliser le moment et à fond les manettes dans la descente et 45 minutes de folie que du bonheur cette descente !
En chemin je croise des centaines de cyclistes en train de faire l'ascension, en fait j'apprends que 2500 concurrents prennent part à une course alpine "Grimsel-Furka-Susten", bravo à eux, c'est du solide les 3 en enfilade.
Le retour en voiture, soit 1h50 de route est le plus dangereux exercice de l'aventure car les paupières sont plus enclin à se fermer que de rester ouvertes et il fallut luter pour être au top sur la route...! (ça ressemblait presque à une nuit blanche).
Je suis hyper-content d'avoir pu expérimenter le "Grimsel by night" et je conseille à chaque cycliste une telle expérience dans de telles conditions.
La première fois que j'ai gravi le Grimsel, c'était dans les années 1980 avec un vélo de route. A cette époque j'avais la condition physique d'un footballeur actif, c'est-à -dire limitée lors d'effort de longues durées. Je me souviens avoir réalisé l'ascension dans un temps d'environ 3h15 avec un coup de pompe du type fringale à 400m du sommet qui m'avait obligé de faire un break de quelques minutes pour me ressourcer. Je dégustais l'effort en altitude (plus de 2000m) et de longue durée n'ayant pas posé le pied depuis Innertkirchen mon point de départ.
En ce dimanche super radieux, j'ai aussi pu mesurer la passion que les motards pouvaient également avoir pour les ascensions de cols alpins, un vrai défilé.
La progression dans la vallée au départ, se fait sans difficulté. Petit à petit le pourcentage devient soutenu et on passe proche d'un barrage sur lequel est dessinée une énorme fresque visible depuis loin à la ronde. La route est à ce moment sinueuse mais le devient encore plus après le dernier petit lac alors que l'assaut final peut être donné sur un tronçon digne des alpes et le paysage qui va avec. C'est au prix d'un effort soutenu que le sommet peut être vaincu après plus de 3h de route. Le petit lac « carte postale » fourni une récompense magnifique pour les « amoureux des alpes ».
Plus tard dans les années 2010, j'ai arpenté la dénivelée du col du Grimsel mais, côté « Gletch » après avoir fait la Furka en guise d'échauffement (en fait un peu plus que cela…). L'effort n'est de loin pas comparable à l'ascension côté Innertkirchen, et après 1h15 de montée, j'étais très surpris d'atteindre « déjà » le sommet.
Une petite anecdote : « je montais régulièrement et me croyais non loin du but. J'allais dépasser un cycliste jurassien, qui semblait puiser dans ses réserves. Arrivé à sa hauteur, je lui glisse : C'est encore loin le sommet ? Il me répond, encore 1km. Je fais 50m tourne sur la droite et aperçois le petit lac synonyme d'arrivée. En bref, soit il n'avait plus la notion des distances soit il n'en savait pas plus que moi dans tous les cas, j'étais surpris d'avoir « avalé » le Grimsel avec une « certaine facilité ». En conclusion, le Grimsel côté Innertkirchen ou côté Gletch n'a rien à voir l'un avec l'autre au niveau de l'effort à fournir, il y a environ un facteur 3 du point de vue du volume de l'effort.
Par contre la vue des 2 côtés est fabuleuse. Côté valais, on est au bout de la vallée du Rhône et on imagine maintenant ce que pouvait être le glacier du Rhône il y a, ne serait-ce que 30 ans en arrière car actuellement ce sont les moraines glacières et les cailloux érodés qui ont pris la place de la glace vive du temps où on était gamin et cela paraît une évidence mais qu'est-ce que le volume de glace a diminué, j'en ai été le témoin oculaire bien que n'étant pas encore Matusalem… !
Ma conclusion est que le Grimsel est à faire absolument si possible des 2 côtés et faisant partie d'un triptyque « Susten-Grimsel-Furka » il a sa place dans les cols à mettre à son palmarès, c'est un « must ».
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