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Mercredi 29 juillet 2020 Saint-Moritz - Bivio (étape N°4/16 « l'Alpine Bike 1 Â»)

(intro pris du site "SuisseMobile") Chemins pittoresques le long des lacs de la Haute-Engadine, singletrail avec vue au-dessus d'Isola. Un ancien sentier muletier mène du Val Bregaglia au col Pass da Sett et exige même des meilleurs de se donner à fond. Portée du vélo parfois inéluctable.

(de wikipédia) Le col du Septimer (en allemand : Septimerpass, en italien : passo del Settimo, en romanche : Pass da Sett, dont il tire son nom, Sett signifiant « rocher » en rétho-roman) est un col alpin situé à 2 310 m d'altitude dans le canton des Grisons. De l'âge du bronze au Moyen Âge, la « route du Septimer » fut, avec le col de l'Albula et le col du Julier, un passage très usité sur l'un des plus directs axes de communication nord-sud reliant les contrées germaniques, via le lac de Constance, au nord de la péninsule italienne, à la hauteur du lac de Côme en Lombardie.

La « route du Septimer » fait partie de l’une des deux principales routes de transit des Grisons. Le passage du col est mentionné à l’époque romaine dans l'Itinéraire d'Antonin et attesté par des vestiges de voie romaine découverts lors de fouilles archéologiques.

En effet, les vestiges d'une place de garnison datant de 16-15 av. J.-C. ont été retrouvés près de Bivio et l'Itinéraire d'Antonin, dressé à la fin du IIIe siècle et qui répertorie les routes de la Rome antique d'après des sources plus anciennes, en fait mention dans la description de l’itinéraire Brégence–Milan avec des escales à Coire (Chur), Tinizong, Murus, Samolaco et Côme. Les cols empruntés alors étaient soit le col du Julier, soit celui du Septimer. Des fouilles menées en 1937 mirent en évidence un franchissement des deux cols dès l’époque romaine. La voie du Septimer permettait de franchir les Alpes en partant de Bivio-Stalla, atteindre le sommet du col par une montée régulière, et redescendre en pente raide mais courte vers Casaccia, le plus haut village du val Bregaglia.

Profil de l'étape

Longueur : 39 km

Routes et chemins

Goudron: 10 km
Revêtement naturel: 29 km
Dont single trail: 7 km
Montées : 1750 m | Descentes 1750 m
(ndlr) Poussée et portée du vélo en empruntant la déviation due à l'éboulement de 2014 : 4h
sans plaisir mais avec la satisfaction de l'avoir fait !!!
Techniquement : difficile | Physiquement : difficile

Mise en garde que je me dois de vous faire par respect du biker que vous êtes peut-être !

En 2014 des éboulements importants et dramatiques ont secoués le val Bregaglia et la région de Casaccia d'où part l'ascension du Septimer pass n'a pas été épargnée.

Par manque de tout probablement depuis cette période une partie du tracé n'est plus sécurisée et une barrière (voir photo) vous met en garde que vous passerez à vos risques et périls. Prudent ne jouant pas les "superman", j'ai fait le "bon élève" ne jouant pas avec la sécurité et arrivé devant la barrière j'ai rebroussé chemin ce qui me ramena juste en dessus du village de Caraccia, j'aurais mieux fait de me positionner directement au départ du sentier forestier en sortie nord ouest de Caraccia.

Sur le site "SuisseMobile", ils donnent les info suivantes :
Normalement, sans déviation, trajets de poussée et de portage: St. Moritz–Bivio env. 60 min. (ndlr : compter 2h) / Bivio–St. Moritz env. 15 min.
Actuellement avec déviation, Septimerpass, durée : Jusqu'à nouvel ordre
Raison : Éboulement L'itinéraire est dévié dans la region du Val Maroz. Veuillez tenir compte de la signalisation sur place. La déviation n'est pas entièrement praticable à VTT, trajet de poussée supplémentaire env. 30 min. (ndlr : compter 2h)

 

Ayant discuté avec un collègue de travail qui avait fait "l'Alpine Bike Route N°1" et en évoquant le Septimerpass, il avait souri en disant "...ah oui le Septimer pass, portée et poussée"...mmmmh. Je me doutais donc bien d'un "binz" pas triste pour cette fin de journée...

Vers 7h45 j'ai pris mon petit-déjeuner à l'Auberge de Jeunesse de Saint-Moritz-Bad, correcte petit buffet, j'ai pris 2 oranges avec moi pour le sac, on ne sait jamais un coup de fringale...!

Vers 8h30 à la fraîcheur du matin enviée des personnes accusant la canicule en plaine, je pars en direction de la Maloja rive gauche des lacs en prenant rapidement de la hauteur. Le but de cette matinée sera de découvrir des points de vue cartes postales donnant accès d'une part sur le côté du massif de la Bernina et du Piz Palü et d'autre part sur les lacs de Champfèr d'abord puis de Silvaplana et enfin de Sils. La région est truffée de promeneurs et il y a beaucoup de variation de terrains, tantôt des montées ardues où il faut pousser puis des singles dans la forêt, relativement abruptes laissant place à de belles descentes sur de terrains caillouteux avant d'être propulsé sur de petits plateaux où les randonneurs grouillent de partout pouvant même se faire promener en calèche. Toutes ces configurations de terrain parcourues donne le sentiment d'avoir passé quelque temps au pays de Heidi...!

La dernière descente donne accès au camping jouxtant le village de Maloja où arrive le col du même nom. Au sommet de la Maloja, je remplis mes gourdes à une fontaine et échange avec un cycliste anglais qui avait fait la "transjurassienne" à ski de fond et qui venait régulièrement faire le marathon de l'Engadine, ses parents ayant un appartement à Maloja. Ce n'était pas un anglais moyen...

Après cela, sur le coup de midi, la descente de la Maloja se présenta à moi et j'ai vite eu fait d'absorber les magnifiques virolets qui caractérisent ce col.

Je me suis trouvé avant l'entrée du village de Caraccia côté est et j'ai suivi les fameux panneaux de la Route N°1 qui m'étaient au combien familier. Un petit single me mena sous le téléski puis me donna accès à la route caillouteuse. Je me suis dit chouette je vais pouvoir monter par la route rien n'est indiqué jusqu'à présent comme quoi il y a une quelconque restriction d'accès. Blablabla...quelques dizaines de mètre plus haut la barrière avec indication d'interdiction de passage fixait la sanction. Il fallait redescendre et trouver le bon chemin. Très vite je m'aperçus que les cyclistes ne seraient que tolérés sur un tel chemin et que ce chemin pour randonneurs allait me donner du fil à retordre. Il faut s'imaginer que très vite la lumière diminue de moitié due à la densité de végétation, les racines prennent la place du terrain et les gros cailloux ne sont pas ceux du petit poucet, ils m'empêchent de progresser normalement en poussant le vélo et m'obligent à le porter. C'est donc en mode "força" que tête baissée regardant où je mettais les pieds que je rythme mes pas pour progresser dans ce milieu hostile. La visière de mon casque me coupant encore plus la vision du chemin, je m'écarte de quelques mètres sur la gauche et soudain je me trouve en situation délicate avec une forte pente me conduisant à la rivière quelques dizaines de mètres plus bas et côté montagne, une quasi-impossibilité de progresser. Force est de constater que j'avais quitté le chemin normal balisé avec des traits rouges et blancs et qu'il fallait me sortir de là sans faire de faux pas qui rapidement aurait pu me mettre en très mauvaise posture. J'ai laissé mon vélo dans la pente et suis parti en éclaireur en mode "léger" sans vélo à trimbaler. J'ai pu trouver un petit passage scabreux certes mais avec l'aide de mon ange gardien, ça devrait passer. Je suis revenu prendre mon vélo, l'ai porté tant bien que mal et suis remonté en assurant chaque pas. Grâce au ciel, je me suis sorti de la gonfle dans laquelle je m'étais mis malgré moi. Il est facile de comprendre comment des accidents bêtes peuvent se passer juste en randonnée avec chaque fois une raison explicable. Une bonne expérience sans frais, ouf !

J'ai donc continué ma progression dans ce parcours scabreux et en rencontrant des promeneurs, je me renseignais sur l'état futur du chemin. Les réponses étaient : vous n'allez pas monter au Septimer pass, il faut redescendre et prendre le bus pour Bivio...ou encore, c'est comme cela jusqu'en haut...peut-être que ça deviendra un tout petit peu moins pire. C'est lorsque j'ai rencontré des bikeurs un peu déjantés qui descendaient où j'avais de la peine à monter que je me suis dit qu'il y avait un espoir. Ils m'ont dit être monté depuis Bivio au Septimer pass car depuis le côté Bivio c'est roulable. Je savais donc que j'aurais au moins un côté où je pourrais avoir du plaisir.

Passé la déviation qui m'a pris entre 1h30 et 2h, je me suis retrouvé sur une piste romaine avec de gros cailloux bien ronds, c'était une "autoroute" de l'époque romaine probablement...:) les roues du vélo pouvaient rouler quel bonheur mais toujours en mode poussée.

Ensuite mieux que cela, j'ai pu me mettre sur la selle durant environ 100 mètres dans le val Maroz avant que l'écriteau de la Route N°1 me fasse bifurquer sur la droite reprenant le mode "poussée" pour ne plus le quitter jusqu'à 300 m du sommet du Septimer pass.

Ce n'est qu'après environ 4h de monté que je suis arrivé à un pont en pierre qui est spécial et que j'avais déjà vu sur des photos liées au col, cool enfin une stimulation positive. En rencontrant des promeneurs, je leurs demandais le temps restant alors c'est toujours sympa lorsqu'on vous dit qu'il ne reste qu'une heure jusqu'au sommet et qu'après une demi-heure vous reposez la question et qu'il reste toujours une heure...!

Il ne faut pas rêver non plus sur la fréquentation du lieu, en 4h30 d'ascension, j'ai croisé au maximum 20 personnes ce qui est loin de l'affluence de la fête des vendanges...:) Un couple d'allemand après une petite discussion sur le sentier m'a lancé un :"...viel Spass" ce à quoi je leur ai répondu "es ist nicht Spass nur Arbeit..." ce qui fixait mon niveau de satisfaction de m'être lancé le défi du Septimer pass.

En progressant méthodiquement, je suis arrivé à mes fins vers 16h30 et seul au sommet j'ai poussé un grand cri qui expulsa toutes mes pensées négatives envers ceux qui lancent des VTT en montée sur de tel itinéraire sans les informer réellement de ce qui les attend, ils devraient sortir de leur bureau...

Enfin le plaisir de L'AVOIR FAIT était au rendez-vous et mon sentiment est illogique mais il reste réel : Je ne conseille à personne de faire ce col dans les conditions où je l'ai fait mais je pense que c'est un passage obligé pour VALIDER l'aventure "l'Alpine bike route N°1".

"l'Alpine bike route N°1" sans le « Septimer pass Â» laissera toujours un goût d'inachevé, c'est le paradoxe de : Ne le fais pas mais ce serait quand même mieux de le faire…

Une alternative serait que depuis Maloja, il faudrait revenir sur Silvaplana (env. 8 km) ce qui pourrait être possible le long du lac rive sud (des chemins existent sur la carte du moins) puis par la route monter le Julier qui est facile et de plus moins haut que le Septimer pass. C'est ce que j'appelerais une solution raisonnable.

Depuis le sommet du Septimer pass (2310 m) je me suis imprégné de la grandeur du paysage, j'ai pu y voir quelques fortin de la 2ème guerre et je suis redescendu sur le chemin carrossable qui n'a posé aucun problème jusqu'à Bivio où je n'ai aucune peine de trouver mon hôtel. La chambre était parfaite, je me suis octroyé 2 panachées du mini-bar et un pur cordon bleu de 350 gr. à souper pour valider une journée que je ne suis pas prêt d'oublier.

 

Photos de la virée du jour
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Video de la virée du jour (ma calotte de caméra étant cassée, l'image comporte 3 traits parasites)

itinéraire

dénivelée


 

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