Jeudi 8 août 2019 Interlaken - Adelboden (étapes N°13/16 de « l'Alpine Bike 1 »)
Les jambes me démangeaient l'avant-dernière semaine de mes vacances d'aller pédaler dans mon terrain de jeu choisi qui se trouvait cette année dans l'Oberland bernois, le Simmental et le pays d'En Haut vaudois. J'avais à cœur de me mesurer à « l'Alpine Bike 1 » dont j'avais eu l'occasion de goûter à l'étape N°1 l'an passé de « Tschierv à Scuol » et plus récemment de « Meiringen à Interlaken » faisant partie des étapes 11 et 12 avec la Grande et Petite Scheidegg au menu.
Je me suis fixé comme challenge de réaliser les étapes 13, 14, 15 et 16 finissant « la route N°1 » de « l'Alpine Bike » tout en sachant, pour que la collection soit complète, qu'il faudra encore quelques semaines de « Mountain Bike » pour compléter les 9 étapes encore manquantes à la « route » dans son entier.
Chaque étape est différente dans sa configuration mais à en croire les appréciations grossières sur les parcours, je m'attends à du solide d'entrée de cause et en fin lors de la dernière étape. Sur les 4 étapes c'est du « physiquement difficile » pour 3 d'entre elles et ça finit par du techniquement difficile aussi pour la dernière étape.
Les petites différences viennent de la dénivelée supplémentaire que j'ai faite de 250 m dû à des travaux routiers malgré ma modification sensible d'itinéraire (rive droite au lieu de rive gauche en montant la vallée pour arriver à Adelboden) depuis Frutigen.
De Neuchâtel, j'ai donc pris le train le jeudi 8 août 2019 pour joindre Interlaken. Départ 7h01 arrivée dans le « nid à japonais » à 8h51. En premier lieu il fallait se synchroniser sur le parcours de la « Route Bike 1 ». J'avais préparé la carte que j'avais, « à l'ancienne » mise en permanence sur mon sac devant le guidon. J'avais aussi pris en backup le Natel que mes enfants m'ont fourgué au cas où. Mais sortir le Natel l'enclencher (la batterie ne supportant surement pas d'être enclenchée 24/24), sortir mes lunettes ranger le tout après usage me semble être des contraintes bien supérieures qu'à celle de faire 60 km de vélo… 😊
Enfin y allé « free style » ajoute une touche d'aventure qui implique quelques jurons sortant à bon escient en cas d'incertitude sur l'itinéraire pris. Le « Garmin » serait une solution un peu simple et enlèverait le paramètre « self-débrouillard » mais ne résoudrait néanmoins pas le problème de la vue avec lunettes, incompatible avec un pilotage sans lunette…eh oui on ne choisit pas l'attaque de la presbytie (les jeunes comprendront un jour…), ça paraît un peu technique comme cela mais c'est la vie. Bref une bonne dose de courage un brin d'inconscience et une préparation minimale dans la réservation des points de chutes le soir m'ont permis de partir avec une bonne dose de sérénité.
Depuis la gare d'Interlaken, il ne fallut pas attendre longtemps avant que les panneaux de la « Route Bike 1 » me sautent aux yeux. Le parcours le long du lac jusqu'à Därligen me mit au parfum sur le paysage magnifique qui m'attendait lorsque j'aurai pris un peu de hauteur.
En passant je fais un bout de video sur la gare de Därligen que j'ai eu l'occasion de monter minutieusement partant de pièces détachées, sur ma maquette de train « Märkling ». Puis première piqûre de rappel à la sortie du village pour me dire que rien ne serait simple et que les « talus » allaient se succéder sans ménagement. Il va y avoir durant la journée tout une succession de pentes raides travaillant entre 15 et 20% pas forcément sur des kilomètres mais on sent bien que le souffle devient court et que les dents se serrent lorsque le chemin prend la perpendiculaire des courbes de niveau à la manière d'un cobra se redressant.
Les villages de Leissigen, Krattigen et Aeschi sont traversés et depuis Krattigen le littoral est laissé de côté pour commencer de comptabiliser les dénivelées. Plus je m'élève, plus les paysages deviennent sublimes et plus le lac s'intègre dans un écrin coloré qui provoque en moi un éternel émerveillement me rappelant qu'on a une chance incroyable d'habiter dans un pays d'une diversité de paysages qui n'a de pareil que les meilleures « maquettes » de train que nous pourrions imaginer.
La « route Bike 1 » continue sur Aeschiried empruntant le bitume de la route locale alors que jusque-là , les chemins vicinaux étaient de mises. Puis une vallée se profile jusqu'à Suld par des chemins blancs. Le frai se fait sentir et le bruit de la rivière devient mon compagnon de route. Je sens que le coin est le favori des promeneurs mais que les voitures ne sont pas les bienvenues, plusieurs zones de parcage l'attestent. 
Un virage à 180° en bout de vallée après le passage d'un petit pont laisse la place au terrain. D'abord de type chemins blancs puis de type champs boueux et pierres laissant place à la forêt et aux chemins pédestres sans oublier les passages anti-vaches un peu inconfortables à passer avec le « mountain bike » et son sac frontal de 3 kg qui donne un peu de fil à retordre. Certaines fois il faudrait avoir 3 mains mais c'est le moindre mal.
Le plus stressant dans l'aventure c'était de ne pas savoir si j'étais sur le bon chemin étant bien souvent au milieu de nulle part sans indication. Néanmoins je me suis habitué aux principes des traceurs de chemins qui ne rappellent par des panneaux la signalisation du chemin s'il y a une continuité de tracé. C'est difficile à expliquer mais à force de devoir prendre des décisions lorsque la question du choix d'embranchement se posait, je sentais une logique qui me convertissait quasiment en pigeon voyageur.
Je mesurais toujours avec précaution le choix de prendre un chemin descendant car la monté est un capital effort qu'il ne faut pas gaspiller en le vilipendant dans des descentes indésirables. Ça parait facile et implacable dit comme cela mais lorsque mon chemin est passé pendant 500 mètres au milieu de champs en dévers sans traces ne fusse que ceux de promeneurs, à pousser le vélo, je n'en menais pas large tout en ayant en point de mire temporel mon arrivée à Adelboden. Le point de rencontre était l'hôtel Bernahof qui se devait d'être rallié avant 18h pour réaliser le challenge que je m'étais fixé avec Plinio un collègue de travail bien sympa avec qui je passerai un bon moment de convivialité et en compagnie son fils Livio également. Durant leur journée, les 2 motards n'auront pas eu la même approche que moi sur le mot « gravité ». La gestion de l'itinéraire ne leurs posa aucun problème et celui du timing encore moins, la poignée des gaz pouvant régler ce petit détail…
M'habituant peu à peu à l'itinéraire qui a remis une petite couche de difficulté lorsque j'ai dû passer mes 15 kg par-dessus 3 rangées de barbelées et un mur de pierre, j'étais « aux anges » lorsque je pouvais rallier une ferme, synonyme de chemins y arrivant. Ainsi les « parties roulantes » laissaient derrière elles les « parties de poussette » pour s'adonner à ce pourquoi un vélo semble être fait à la base…rouler.
La route pour rejoindre le village de Kiental a été certainement celle qui m'a donnée le plus de fil à retordre des 4 jours. J'ai ensuite mis le cap sur Frutigen avec comme objectif de ne plus perdre de temps et de rejoindre Adelboden par la voie la plus directe qui était celle de la route cantonale. Après avoir pris une panachée à Frutigen dans un tea-room, je me suis inquiété de l'heure car je n'avais de pas pris de montre. Celle qui m'était destinée, une « swatch » a eu le logement de la pile cassé juste avant le départ et j'ai dû me contenter du « cadran solaire » (le principe de prendre l'heure sur le Natel était comme décrit plus haut une option trop « chiante »).
Je m'aperçus que je virais à Frutigen à 15h étant parti d'Interlaken vers 9h15, waou il ne fallait pas trainer pour mettre le cap sur Adelboden. J'ai décidé de quitter l'itinéraire de la « route Bike 1 » qui passait à gauche sur le flanc de la vallée pour m'engager sur la droite empruntant la route normale qui devait me faire gagner un peu de temps sur une surface roulante qui n'était pas pour me déplaire.
Plinio et son fils me dépassèrent à une dizaine de kilomètres d'Adelboden et nous avons échangé quelques mots mais sans perdre de temps que je me suis remis à l'ouvrage alors que les motards prenaient un peu de repos à la terrasse du coin. 
Les commentateurs sportifs diraient que non loin de là c'est passé un « fait de jeu ». En effet lorsqu'un tunnel se présenta à moi, je me suis aperçu que les vélos n'étaient pas les bienvenus et qu'il y avait un évitement. Je fis le « bon élève » et je suis passé sur la droite en étant un peu suspicieux qu'en à l'ampleur du détour à réaliser. Ça n'est pas paru conséquent mais néanmoins l'indication de travaux conjuguée avec une interdiction de circuler surenchéri avec une voie sans issue me donna l'information suffisante pour ne pas m'engager dans cette voie.
Je suis parti sur la droite empruntant une route en lacet qui se durcissait au fil du temps. Pensant que ce devait être l'ancienne route pour rejoindre Adelboden ce qui sonnait bien avec ce qu'un vieux suisse allemand m'avait « vendu » au tea-room lorsque je me suis désaltéré.
Mal m'en pris, j'ai fait environ une demi-heure de monté sur un « béquet » de 17 % jusqu'à ce que j'arrête un automobiliste et lui demande si la route était la bonne. Il ne valida pas l'itinéraire et après plusieurs jurons je me remis à descendre pour rejoindre la zone travaux en passant allégrement à travers les interdictions ce qui me remit sur le droit chemin (oui…oui je vous entends d'ici, « bolet » mets ton GPS en route et regarde sur ton « i-phone » après avoir téléchargé les cartes de suisse-mobile tu aurais vu que tu faisais fausse-route. Erreur de jugement j'ai une tête dure de jurassien et j'ai le défaut de mes qualités quand je décide de me débrouiller ce n'est pas pour être esclaves de la technologie mais j'admets, parfois il y a des désavantages…et alors… il n'y a plus rien à raconter si tout est lissé ! 😊 ).
Un peu plus loin dans ma progression je demande à un paysan en bord de route, la distance qui me sépare d'Adelboden, il me dit 6 km. Je fais environ 1 km et vois le panneau « Adelboden 7 km », ça fait du bien en pleine montée après 7h de route… !
J'arrive enfin au panneau « Adelboden », le vrai, mais jusqu'à l'hôtel il me reste 20 à 30 minutes de montée environ, le village étant très étiré et en altitude.
J'ai été témoin d'un fait surprenant et marrant que pour celui qui le constate mais par pour celui qui en est la cible : 2 cars me dépassent, des entreprises locales je pense. Ils stoppent, le premier redémarre, le seconde lui emboîte immédiatement le pas mais il avait une remorque attachée qui s'ouvrait avec un rideau verticale coulissant. Un jeune était descendu et en train de prendre ses affaires. Il ne lui resta dans les mains qu'un pull alors qu'à l'évidence il devait encore prendre des sacs ou des valises…Le jeune resta sans voix, bouche baie sur le trottoir voyant s'éloigner le car avec ses affaires ! Il y a des chauffeurs « Rock'n Roll »… !
17h15, challenge réussi, Plinio m'attendait au balcon du 3 ème étage, il avait fait le check-in pour moi et me donna les clés de ma chambre juxtaposant la sienne. L'hôtel était parfait et après une bonne douche qui était synonyme de délivrance et source d'un bien être qui ne peut appartenir qu'aux cyclistes nous allons nous « taper » un pur cordon bleu dont le prix (CHF 36.-) nous rappelle quand même que nous sommes dans une station mais il a fait du bien. Livio a pu déguster une bonne lasagne et c'est dans une atmosphère détendue que s'est passé ce moment privilégié de convivialité avec Plinio et Livio. Merci à eux pour avoir répondu présent comme quoi il est possible que des motards parlent à des cyclistes…et partagent de bons moment 😊
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