
4ème étape qui fera date dans "mon histoire" puisque je finirai en ce jour mon challenge de faire à vélo les 18 cols suisses dont le sommet est plus élevé que 2000 m. Le challenge sera réussi avec l'ascension du "passo Forcola" (col de Livigno). Je déciderai vu ma forme impeccable, de ne pas m'arrêter à Silvaplana mais de pousser jusqu'à Chiavenna, voir un peu plus haut...!
Dénivelée du jour : 1114 m.
Distance du jour : 95 km
Au petit matin, sur le balcon de ma chambre, je prends la température et scrute le ciel. La pluie en fin de journée de la veille conjuguée avec une température très fraiche, donne un paysage automnal où un brouillard assez dense se
traîne dans la vallée. Je vais déjeuner et me prépare pour "l'offensive". Je passe au travers du village de Livigno qui est typique alpins avec une architecture des maisons de type "chalet". Je sens bien qu'à la belle saison, ce doit être un "petit Montana" mais heureusement, c'est ici une période de transition touristique.
J'ai une heure d'échauffement dans la vallée avant d'attaquer le col Forcola. Les cyclistes
commencent à se montrer et je vois même une équipe d'une vingtaine de coureurs s'entraîner, voiture suiveuse belge "vacansoleil DCM" (nom d'équipe présente au tour de France).
Gentiment, la route se cabre et la côte se durcit sans jamais devenir trop rude, je monte entre les pâturages parsemés de bovins avec un "train" constant, passe dans quelques tunnels et après une dizaine de kilomètre me retrouve au sommet. "Champagne !", c'est fait, challenge réussi, quel bonheur d'avoir fait tous ces cols, c'était un rêve ! Après avoir pris goût de la saveur de cet instant, j'échange quelques propos autant que faire se puisse dans mon allemand de campagne, avec un cycliste allemand qui avait fait tout un tour par le lac majeur et le lac de Côme. On rencontre pas mal de "fou de l'effort..." dans ces cols et ça donne des idées...! Je retrouverai ce jeune au sommet du col de la Bernina.
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
||
| Altitude | 2315 m | |
| Massif | Chaîne de Livigno | |
| Latitude Longitude | 46° 26' 33'' Nord 10° 03' 25'' Est |
|
| Pays | |
|
| Vallées | Vallée de Livigno (nord) | Val Poschiavo (sud) |
| Ascension depuis | Livigno | Poschiavo |
| Déclivité moy. | 6 % | |
| Déclivité max. | 12 % | |
| Kilométrage | 14 km | 4 km |
| Fermeture hivernale | novembre à juin | |
Je m'attendais à rejoindre le col de la Bernina par une route de jonction plus ou moins plate car l'altitude des 2 cols est très similaire. Rien n'en fut, le col redescend 5 à 6 km sur le Val Poschiavo. Le principe cycliste de "qui descend devra le payer par une ascension" redevient au goût du jour...
Après cette brève descente, je rejoins la douane suisse (photo ci-dessus) à l'embranchement du col de la Bernina et devrai refaire environ 3 km de montée pour arriver au sommet du col...je ne suis plus à ça près...!
La montée est agréable et de jolis lacets se resserrant viennent mettre un point final à l'ascension du col de la Bernina côté Val Poschiavo. Je m'arrête pour immortaliser l'événement et me retrouve devant le panneau marquant le sommet du col face à une bande de motards tout fier de marquer l'événement. Je leur fais la remarque, sur le ton de la plaisanterie que les photos doivent se mériter et que je ne distingue pas de goutte de sueur sur leur front. Je ne sais pas s'ils ont compris...!
Je revois mon allemand qui s'empresse de me saluer et je lui souhaite bonne route lui indiquant mon chemin.
Un survêtement coupe-vent enfilé et hop me revoilà propulsé dans la descente de la Bernina que j'avais déjà monté l'an passé depuis Saint-Moritz. Elle n'est pas furieuse et de loin pas vertigineuse, c'est une route très spacieuse et il n'y a aucune difficulté. Je passe le lac blanc qui n'est pas plus blanc que les autres... et me retrouve au pied des téléphériques de la "Diavolezza", là où le train de la "Bernina pass" remontre son bout de nez. Passage du chemin de fer et descente dans la forêt jusqu'à Pontresina. Arrivée dans la vallée, je sors de la route et prends des petits chemins que j'avais déjà expérimentés l'année passée. J'arrive tout naturellement au bord du lac de Saint-Moritz et je me fixe sur un banc pour manger un sandwich préparé au déjeuner et admirer le paysage qui est magnifique et dépourvu d'empreinte industriel, ce qui est rare !
Comme rien ne s'oppose à ce que je pousse la fin de l'étape de 40 km, je prends la route en direction du bout de la vallée et le village de Maloja qui marquera le début d'une belle descente du col du même nom. Mais avant ce moment j'apprécie le passage devant les lacs de la vallée où les "Kite surfers" s'en donnent à coeur joie. La route n'est pas hyper large et le trafic est soutenu notamment des camions légers.
Me voici à Maloja prêt à enchaîner les virages extraordinaires du col de la Maloja mais à la descente, que du bonheur. De longs bouts droits se mêlent à des pentes douces et c'est naturellement qu'après 30 km de descente, je me retrouve à Chiavenna. Ce village est très bas, 333m d'altitude et situé au pied du Splügen qui sera mon plat de résistante du lendemain, quoi que...?
Le "bled" est très vieux et une fois son "coeur" passé, je suis logiquement la direction "passo Spluga" comme pour me mettre en position de trouver un hôtel déjà sur le chemin du lendemain. Ce concept est parfait...pour autant que des lieux d'hébergement se trouvent dans le coin !
Je monte une rue qui me conduit à la sortie du village sans que je n'aie
vu trace de quelconque offre de nuitée ! N'aimant pas revenir sur mes pas sauf en cas de nécessité extrême, je vais vers l'inconnu en continuant de grimper la route au pourcentage sévère qui bientôt ne me laisse plus entrevoir d'habitation. Je me fixe un petit ultimatum:" Fais encore cette montée et regarde si tu ne
vois pas un village ! dans le flux de la route un virage sur la droite, une lègère descente et au loin une pancarte publicitaire. Ma curiosité l'emporte et soudain l'espoir renaît. J'arrive devant le panneau (voir ci-dessous) et il indique qu'au prochain village, il y a une auberge avec un petit signe faisant augurer qu'on peut y dormir.
Plein d'enthousiasme, je continue d'appuyer sur les pédales durant une demi-
heure et arrive au petit village de San Giacomo Filippo d'une cinquantaine de maisons. Je m'approche de la porte d'entrée de l'auberge en question mais comble de poisse, la porte est fermée et il n'y a pas d'âme qui vive. Un interphone sur la droite attire mon attention, je sonne mais personne ne répond ! Quelques minutes plus tard, descend un homme d'une soixantaine d'années, tranquillement un trousseau de clés à la main. "Buongiorno" , ...le sauveur de ma situation!!!
Nous faisons rapidement connaissance et il me montre ma chambre, très correcte pour un prix de € 40.- avec petit déjeuner. Le soir il me propose de manger (il n'y a rien d'autre à 8 km à la ronde), j'accepte. Je prends mes quartiers. Une heure plus tard, vient frapper à la porte la fille du patron avec sa petite fille, qui me demande de choisir le menu du soir, Je prendrai des "spaghettis bolo", jambon de Parme melon et glace, le tout pour €15.-. Pour le repas, je me mets à la table de 2 allemands motard d'une trentaine d'année et nous passons le repas ensemble échangeant tantôt en anglais ou en allemand. 
Seul un autre couple est présent lors du repas. Je finis ainsi une longue journée un peu tendue au niveau hébergement mais mon "ange gardien" veille et pour l'instant toute les options que j'ai prises ont été parfaites ! La journée du lendemain s'annonce déjà sous les meilleures hospices.


| Webmaster © 02.11.2025 Daniel Rebetez statistiques prévisions météo
|