Le tour 2013, étape 3, Santa Maria Val Müstair- col de l'Umbrail - Bormio - col de Foscagno - col de l'Eira - Livigno

Lundi 8 juillet 2013

La journée sera longue avec de grandes dénivelées dues au col de Foscagno que je n'avais pas prévu dans mon étape préparée à la louche entre 2 points...c'est aussi cela l'aventure, se laisser surprendre par des imprévus. Après la montée de l'Umbrail, le point fort a été la descente du "Stelvio" un grand parmi les grand...!

Dénivelée du jour : 2402 m. Distance du jour : 66 km 

 

Caractéristiques du col de l'Umbrail

Altitude	2503 m
Massif	Chaîne deLivigno / Massif de l'Ortles
Latitude Longitude	46° 32' 30'' Nord 10° 26' 00'' Est
Pays	Suisse	Italie
Vallées	Vallée de la Rambach (nord)	Vallée de l'Adda (sud)
Ascension depuis	Santa Maria	Bormio
Déclivité moy.	8,4 %	5,2 % (jonction)
Déclivité max.	12 %
Kilométrage	13,4 km	0,25 km (jonction)
Fermeture hivernale	novembre à mai

Le matin, ascension de l'Umbrail (2503 m)

Petit déjeuner à 8h pour un départ à 8h45 de Santa Maria Val Müstair. Le cap est mis sur le col de l'Umbrail qui prend son départ à 100 m de l'hôtel « Crusch alba Â» où j'ai passé une bonne nuit dans un lit à baldaquin en bois sculpté, « spécial course Â».

Après, le petit déjeuner, je récupère mon vélo dans les sous-sols et débute les 13,4 km de la rampe de l'Umbrail pour un dénivelée de 1126 m, qui dès les premiers mètres et leur 9,5% montre qui il est indiquant à ses « prétendants Â» qu'il ne sera pas « gratuit Â» et qu'il faudra le mériter de « haute lutte Â». Le pourcentage maximum sera de 12% pour une moyenne de 8,4%. L'avantage dans ce genre d'ascension c'est que la dénivelée s'avale très vite et on prend rapidement de l'altitude. Le paysage varie beaucoup et on a vraiment l'impression de faire de l'avance.

Je rencontre des motards anglais arrêtés sur le bas-côté de la route et je leurs lance : « Andy Murray  was good yesterday…», en effet il venait de gagner « Wimbeldon Â» contre Djokovic et cela faisait plus de 70 ans qu'aucun anglais n'avait réalisé un tel exploit. Ce ne devait pas être de grand « fan Â» de Murray car ils m'ont répondu en souriant, « He was lucky… Â». A cette heure matinale, je suis chanceux, le col est peu fréquenté. Le plus souvent il l'est à la montée, par des motards. Les voitures, notamment des Porsche et des Ferrari font le col à la descente et s'amusent à faire vrombir leur « moulin Â» et à tirer des trajectoires tendues.

Au deux tiers du col, la route cesse pour 1km d'être goudronnée et c'est une route blanche qui défile sous mes roues, que je continue tel un métronome, d'avaler mètre après mètre. L'effort est soutenu et jamais le pourcentage passe en dessous de 6,5%, il y a un bon dialogue avec la « gravité Â» et le « cycliste Â».

Soudain, j'entends quelques bruits d'avertissement de marmottes qui signalent ma venue à leurs congénères. Les vaches en semi-liberté broutent les pâturages dont les mélèzes se font rares augurant un passage aux alentours des 2200m d'altitude ce qui me situe à peu près le sommet bien que je ne l'aie pas encore en point de mire. Les bovins prennent même leur aise en se pavanant au milieu de la route, non mais… ! C'est en fait bien sympa.

 

Les derniers lacets sont super, ils incarnent tellement bien le véritable col de montagne, sauvage, « pelé Â», sinueux, tout ce que j'aime. Proche du sommet se dévoilent les pentes du Stelvio qui ne sont pas loin, ce serait environ 1 heure de montée supplémentaire. Je décide de ne pas m'y aventurer pour 2 raisons. Le Stelvio, il faut le mériter et monter depuis Bormio, il ne serait pas « fair-play Â» de « planter son drapeau Â» au sommet du Stelvio ne l'ayant grimpé que sur les 2-3 derniers kilomètres. 2ème raison c'est que la journée n'est pas finie et que la route est longue jusqu'à Livigno et on le verra pleine de surprise. Cette décision fut la bonne ! Après plus de 3 h de montée sans m'arrêter, j'atteins le point culminant de l'Umbrail à plus de 2500 m d'altitude, le col le plus haut de Suisse ! Je réalise quelques photo, m'habille pour la descente et commence la descente …du Stelvio que je rejoins après une route de jonction d'environ 250m.

La descente est impressionnante, des cyclistes, des skis de fond à roulette, quelques voitures et motards, des longs bouts droits, des virolets rythmés jouant avec le précipice, des tunnels, une route encadrée par des glissières rouillées et une fort pente avec des langues pendant à l'agonie sur les visages des courageux qui le gravissent, voilà le tableau « sportivo-dramatique Â» d'un des grands de nos alpes, « le Stelvio Â».

L'après-midi est consacrée au col de Foscagno (2291 m)

Juste avant Bormio je m'arrête sur le bas-côté et demande mon chemin à 2 nones, je pointe Livigno, une des 2 me dit que c'est par le Stelvio, avant d'être reprise par sa camarade qui se ravise en m'indiquant le bon chemin. Je roule quelques kilimètres et m'arrête pour une pause yaourt et un « fanta Â», « that's it.. ! Â». Je continue et sens bien que mon tracé tiré via google map me cachait quelque chose, c'était trop montagneux par ici pour que la route soit « easy Â». De plus des cyclistes affutés sillonnaient le bitume et ça c'est signe d'une difficulté… ! Elle ne tarda pas de se révéler, les indications pointaient le « passo Foscagno Â» à 16 km. En fait il fallait encore faire 1000 m de dénivelée pour gagner l'arrivée de ce col, « tais-toi et pédale… Â». une fois le col passé, la descente, chouette me disais-je…mais zut il faut remonter 100 m de dénivelée pour passer le col de l'Eira.

De wikipedia : La route traversant le col de Foscagno, passe également par le col de l'Eira (2 209 m), le village de Trepalle, une partie de la commune de Livigno , qui est l'une des paroisses habitées les plus élevées d'Europe. Le col fut ouvert durant l'hiver 1952 / 1953 . Avant, la communauté de Livigno restait complètement privée de toute communication avec le reste du monde pendant tout l'hiver jusqu'au dégel, à la fin du printemps. Comme la commune de Livigno jouit d'un statut d' extraterritorialité et, de ce fait est une zone franche , les voyageurs doivent traverser les douanes au sommet. L'existence d'une zone franche est le résultat des dérogations particulières que la communauté locale a réussi à obtenir du comté de Bormio , ceci dès 1538, avantages qui ont été reconduits par des règlements et des conventions tout au cours des XIXe et XXe  siècles. La raison principale de la création de la zone franche a été, à l'origine, l'isolement qui a longtemps caractérisé Livigno . Aujourd'hui encore, le col de Foscagno est le seul accès routier de Livigno au territoire italien.

J'arrive vers 16h à Livigno, trouve un hôtel sympa avec piscine et me relaxe tranquillement, j'avais bien mérité cela après environ 80 km et plus de 2200 m de dénivelée dans les jambes. Jors de la descente, j'ai eu quelques gouttes de pluie mais rien de méchant.

Le soir je mange « quasi gastronomique Â» dans le restaurant de l'hôtel où je suis le seul client, la musique du « htc Â» m'a tenu compagnie. Jus de pêche eau minéral comme boisson, et au menu, Strudel aux épinards – soupe à l'oignon – raviolis – Filet de lapin – glace vanille avec des fraises. Nickel pour la circonstance. Le repos du juste venait clore cette magnifique épopée alpestre.

 

 

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