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Le Ventoux

Le Ventoux ne devrait s'écrire qu'en lettre majuscule tant cette bosse est grande par sa stature géographique dominant les alentours d'Avignon et la région vauclusienne. Sa grandeur laissée dans l'esprit des cyclistes qui l'ont vaincu n'a d'égale que la sueur qu'ils ont dû y laisser pour simplement hisser leur propre poids inclu leur "ptite reine",au sommet des 1912 mètres du géant de Provence. Celui qui ne se souvient plus d'une de ses ascensions doit consulter tout de suite, c'est grave docteur...!
Caractéristiques du Ventoux
images panoramique
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Altitude 1912 m
Massif Massif des Baronnies
Latitude Longitude

44° 10' 30'' Nord
5° 16' 59'' Est

Pays France  France
Vallées Vallées de l'Ouvèze (nord) Vallée de l'Auzon (sud)
Ascension depuis Malaucène Bédouin
Déclivité moy. 7,5 % 7,5 %
Déclivité max. 12 % 10,7 %
Kilométrage 21 km 21,6 km
Accès D 974 D 974

Panneau

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Grâce au camp de vélo du CPLN

ventouxDans le cadre du camp de vélo du CPLN de l'automne 2010, au matin du 3 octobre, le challenge majeur consistait en l'ascension du "géant de Provence", ce qui m'a particulièrement motivé pour faire ledit camp en compagnie de collègues de travail et une dizaine d'élèves.

Lorsqu'à l'approche d'Avignon par l'autoroute, lieu de notre premier stop, nous avons aperçu le Ventoux (ci-contre à gauche ), je me suis fait la réflexion:"Le Ventoux est à la Provence ce que Chasseral est au Jura neuchâtelois". A priori ce n'est pas tout faux . La courbure du Chasseral (ci-dessous à droite ) ressemble étrangement à celle du Ventoux et les antennes placées au sommet de ces 2 montagnes indiquent bien que le lieu est stratégique du point de vue télécommunications. Pour gravir Chventouxasseral, il faut avaler une dénivelée d'environ 1200 mètres depuis le niveau du lac. Pour son grand frère de Provence, il faut compter 1650 mètres de dénivelée. Ce qui n'est par contre pas comparable, ce sont les conditions météo du Ventoux, je pense que sincérement parfois il ne doit, tout simplement pas être possible de le gravir car dans le mot Ventoux, il y a "vent" et ça change toute la donne.

Le dimanche 3 octobre 2010

Cette date est pour moi très simple à mémoriser puisque, ce jour là était le 15ème anniversaire de notre 2ème fille, Maée. J'allais me surpasser pour fêter à distance son jubilé. Parti en car depuis Avignon, nous faisons environ 40 km avant de nous garer à ventouxl'entrée du village de Bédouin au pied du Ventoux. Méticuleusement on contrôle les mécaniques, regarde une dernière fois si les gourdes sont bien pleines et si les jambes ne sont pas fébriles. Pour des amateurs, le challenge est de taille. Sur la trentaine de partricipants au camp, on fait le compte de ceux qui veulent faire l'ascension depuis le bas. L'enthousiasme à gravir ce géant pour les cyclistes potentielement concernés s'estompe petit à petit devant l'ampleur de la tâche qui attend les plus courageux. Bref au décompte final, il en reste 2, Maurice Weibel et moi. Le reste de l'équipe fera une "ballade" dans le vignoble avant d'être transporté à Chalet Reynard en car et pouvoir humer l'air du Ventoux sur le dernier tiers de l'ascension, c'est mieux que rien mais le Ventoux, c'est tout ou rien, il n'existe pas de demi ou tiers de Ventoux...si on peut...bien sûr. Il faut donc aussi comprendre ceux qui n'ont pas la condition physique pour le faire en une fois.

L'ascension

BédouinMaurice et moi traversons le village de Bédouin et une ribanbelle de motards et voitures américaines des années 50 font un défilé dans le village comme pour saluer notre départ avec une touche spéciale. A peine quitté le village, que nous traversons des vignobles à perte de vue, ce qui doit ressembler aux étiquettes "nectars des "côtes du Ventoux"". Comme pour nous économiser et permettre de chauffer la musculature, les 4 premiers kilomètres sont cool, on discute avec mon "compagnon d'échapée" de choses et d'autres dans un climat décontracté. Après cette mise jambe, les choses sérieuses commencent, la fameuse forêt qu'on m'avait raconté. Mais dans le Ventoux, on peut vous raconter ce qu'on veut, le Ventoux, ça se vit !

La pente se dresse maintenant d'une manière plus sérieuse, bientôt les passages à plus de 10%, commencent à nous révêler la musculature des cuisses et nous dire que les route du Ventouxdizaines de kilomètres faits dans la saison sur les routes jurassiennes allaient nous rendre plus fort et nous aider à vaincre cette "simple gravité" qui nous fait tant suer sur notre engin à 2 roues. Les cyclistes afutés nous dépassent avec leur vélo de course comme pour nous montrer que nous avons fait le mauvais choix de faire l'ascension avec nos mountain bikes traînant un poids de 5kg supérieur à leur machine profilée en fibres de carbone. Ce qui est sûr c'est que nous Ventouxles cyclistes qui jouent avec cette pente sont "fit" et bien entraînés.

L'ascension avait débutée en pente douce à travers les vignes et les vergers pendant 6 km avec comme seule difficulté de cette première partie, une pente proche de 6 % au niveau du hameau de Sainte-Colombe. Mais en passant l'épingle du Saint-Estève au km 6, la rupture est nette, il faut mettre un braquet plus petit car on entre dans la forêt avec presque 10 km à 9 % de moyenne avant de parvenir au Chalet Reynard. Entre le départ de la piste VTT à gauche et le Pavillon de Roland, les pourcentages oscillent entre 10 et 10,5 %. Au km 10 environ, on arrive au virage du bois, la seule véritable épingle entre le virage du Saint-Estève et le Chalet Reynard car sinon l'ascension dans la forêt est faite de Ventouxlignes droites ponctuées de légères courbes. C'est aussi le seul endroit dans la forêt où on peut voir le sommet car sinon les hêtres et les conifères bouchent la vue. Au km 13 environ, on compte un dernier passage plus pentu dans la forêt : un passage avec des barrières métalisées sur le côté de la route après avoir dépassé la route forestière de Perrache. A ce niveau, on passe d'une forêt de feuillus à un bois de pins à crochets. Toutefois, sachez que dans des pourcentages aussi difficiles et avec aussi peu de répit dans le tronçon de la forêt, on peine parfois à distinguer des passages plus durs que les autres. Le dernier kilomètre avant le Chalet Reynard est un peu plus «doux».

un petit stop au 2 tiers de la montée, à Chalet Reynard

Chalet ReynardA chalet Reynard, on rejoint les cyclistes ayant démarrés de Sault. À partir de ce chalet, il restera 6 km avec des cailloux à perte de vue dans un paysage lunaire. Les pourcentages seront moindres par rapport à la forêt mais on peut être parfois exposé au vent violent et l'oxygène se raréfie pour ceux qui ne sont pas habitués à la montagne. J'ai rejoint à Chalet Reynard, mon ami Maurice qui m'avait lâché dans la montée car plus en jambe que moi, il est monté à son rythme ce qui est bien normal. Nous faisons le premier break de 15 minutes avant de repartir à l'assaut du sommet. , il nous restera environ 1 heure de montée.

Le dernier rush

MauriceMaurice (en blanc ci-contre)
Les 4 kilomètres qui suivent sont respectivement de 6,3, 7,1, 7,2, 7,5 % avant un redressement pour les deux derniers kilomètres. La difficulté est progressive avec de larges courbes. Au km 17 environ, on passe devant la fontaine de la Grave et au km 20 environ devant la stèle dédiée à Tom Simpson, cycliste britannique décédé le 13 juillet 1967 sur le Tour de France d'un collapsus cardiaque. La stèle d'un coureur amateur belge mort enDaniel 1983 un peu plus loin rajoute au caractère tragique à cette ascension. C'est aussi à l'approche de la stèle Tom Simpson que le final devient nettement plus difficile, surtout au passage du col des Tempêtes un peu plus loin, un des passages les plus durs du Ventoux tous versants confondus. Des photographes immortalisent l'événement (2 photos de Daniel prises commercialement) alors que nous fournissons un effort ultime, et enfin vient un dernier Daniel virage à passer en moulinant avant de parvenir au sommet. Le vent était si violent après avoir passé le dernier virage que je me suis tellement fait déporter contre un mur, que le pied à terre s'imposait. Il restait 25 mètres pour parvenir à l'antenne ce que je dû faire en poussant ma monture, le vent tempêtueux ne m'en laissant pas le choix. Le Ventoux était vaincu en 3h15 et en mountain bike avec un arrêt à Chalet Reynard mais quel effort...! (record de Virinque en 50', même si c'est en vélo de course, on ne doit pas être fait du même bois...)

La photo du sommet...

Je retrouve mon ami Maurice qui tente de faire une photo de moi avec son portable malgré une force deventoux vent incroyable . Je n'obtiendrai la possibilité de "pomper" cette photo depuis son Natel Nokia "old style" que 18 mois plus tard lorsque je lui avais dit que je faisais un site sur mes escapades en vélo, merci Maurice, il vaut mieux tard que jamais. Cette photo au sommet est présentée en haut de cette page, à droite du carrousel de photos. Un petit click-clack kodak pour la postérité mais grande satisfaction d'être parvenu au sommet.

Une descente incroyable sur Malaucène

MalaucèneLa descente sur Malaucène était géniale mais très abrupte avec des rafales de vent violentes. Un tandem du camp de vélo descendu plus tard crèvera dans la pente car la gente avait tellement chauffée que la chambre à air a surchaufée puis crevée. Quelques temps auparavant, il descendaient à 2 sur leur tandem à plus de 90 km/h, ce mont Ventoux est juste incroyable. Mes plaquettes de frein ont tellement faits chauffer mes disques qu'ils ont pris un aspect bleuté qui montre bien que le Ventoux ne laisse pas non plus le matériel indifférent.

Celui qui fait le Ventoux ne peut pas l'oublier, c'est certain !

Du Ventoux ... au grand escalier de Cannes !

Pour finir le camp de vélo sur une note de "star", nous avons fait toute la côte de Saint-Tropez jusqu'à Juan Cannesles Pins par la route ou les chemins de forêts. Nous avons fait quelques kilomètres sur le parcours du "Rock d'azur", c'était sport mais la course doit être très sélective. Il y avait cette année quelques 15000 participants.

Depuis Saint-Rapaël, nous avons, Maurice et moi décidés de faire la route de l'Estrérel à vélo alors que le reste des participants au camp de vélo la faisait en car . Cette route côtière est très découpée et se faufile parmi les rochers tel un serpent de mer. Les couleurs ne sont pas sans rappeler celles du grand canyon. Arrivés à Cannes, Maurice et moi visitons un peu le bord de mer et nous prenons la pause photo sur le "grand escalier", zut pas de tapis rouge pour notre venue. Je me permets même de "jouer les bobets" en me prenant sur la Croisette et à 2 km/h dans la roue du mountain bike à Maurice (roue avant dans roue arrière), me faisant chuter au ralenti, les pieds pris dans mes calepieds d'où je suis resté prisonnier. Heureusement que le ridicule ne tue pas..! Nous terminerons le soir même notre camp à Juan les Pins avec le sentiment du devoir sportif accompli.

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