Parti pour faire le "trio de charme" des cols suisses en 2 jours, j'ai laissé ma voiture à Innertkirchen dans le parking d'un restaurant. Pour l'amateur que je suis les dénivellés de plus de 2000m par jour suffisaient largement. Mon challenge était d'avaler le Susten le premier jour puis la Furka et le Grimsel le second après une bonne nuit à Realp. Le challenge fut relevé et voici comment le Susten m'a accueilli !
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Altitude |
2224 m | |
Massif |
Alpes uranaise | |
Latitude
Longitude |
46° 43' 49'' Nord 8° 26' 59' Est |
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Pays |
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Vallées |
Vallée de l'Aar (ouest) | Vallée du Rhône (est) |
Ascension depuis |
Innertkirchen | Wassen |
Déclivité moy. |
5,8% | 7,4% |
Déclivité max. |
10,5% | 9,5% |
Kilométrage |
27,8km | 17,7km |
Accès |
route 11 | route 11 |
Fermeture hivernale |
Novembre à mai |
Aussitôt Innertkirchen passé, la montée pointe son bout de nez pour ne plus faire place au moindre faux plat durant environ une heure de montée. Une sorte d'approche jusqu'à un plateau
typique des régions alpestres ou quelques paysans doivent se battre pour survivre. Un ou deux téléphériques touristiques avant l'attaque de la montée proprement dite.
J'aime ces cols, tellement timide qu'ils ne dévoilent pas leur sommet au premier venu. Il faut gagner sa vue à la sueur des "pignons".
Un saut de chaîne dans l'ascension sinueuse et parfois très pentue sinon plus j'avance, plus la montagne se dévoile.
Je fais un bout de la montée avec un bâlois qui en vélo de route enfilait les 3 cols du même jour (Susten-Grimsel-Furka), bien trop pour ma condition physique ! Après pas loin de 2h30 de "grimpe", voilà que se profile le premier bistrot de montagne, "Steingletcher". Je fais un break de 10 minutes pour "respirer" le paysage et que ma vue prenne possession des lieux.
Je repars pour le sommet qui ne sera atteint qu'environ une heure plus tard sur une route sinueuse et plusieurs passages sous des chutes passant par dessus de petits tunnels aménagés. Que la Suisse est magnifique par beau temps car j'avais oublié de préciser que le temps était splendide ce jour là.
Dans chaque arrivée au sommet c'est un moment de plénitude de satisfaction personnelle et d'humilité car la montée en vélo, c'est juste un face à face avec ce que notre cher "Isac Newton" a appelé la "gravité". Je m'écarte un peu de la route en me retranchant sur une bosses qui surplombe le paysage grandiose d'encore un peu plus haut, je touche la neige et croque une morce tirée du "rucksac". La montée total en mountain bike m'aura pris environ 3h30 et pas 2h30 comme dit dans la video (un lapsus probablement dû à l'altitude...!).
La descente sur Wassen est très jolie et avalée en quelques dizaines de minutes dans un paysage d'abord sinueux bordant un glacier impressionnant après avoir passé le tunnel du sommet. Suit Wassen et le passage auprès de sa célèbre église qu'Emile mit en évidence dans un "sketch mytique".
Ce sera ensuite Göschenen et la montée dans les galeries jusqu'à Andermatt.
Un petit arrêt au "pont du diable" et vers la statue du général russe " Alexandre Souvorov" tombé en ce lieu en 1799 après la traversée des alpes avec son armée. Arrivée à Andermatt, je respire un peu pour à nouveau bénéficier de ce dépaysement incroyable et me dire : "Que cette journée fut belle !".
Je continue en direction de la Furka passant Hospental et me lançant dans un long bout droit qui me conduira à Realp. Un brin de déconcentration a bien failli me conduire à une chute car ma pédale externe n'est pas passé loin d'une borne en pierre sur le bas côté.
Realp est un petit village en bout de vallée qui doit habriter environ 150 personnes. J'y trouve un petit hôtel dans lequel je passe la nuit pour CHF 48.- avec petit déjeuner, qui dit mieux..? La tenancière d'une petite pension à côté de l'hôtel m'offre un garage pour que mon "mountain bike" puisse passer la nuit car elle me dit sérieusement: "Vous savez ici c'est dangereux la nuit...". Que ferait-elle à Manhattan, la pauvre ? Je ne la contrarie pas et range mon vélo que je retrouverais le lendemain matin.
Le soir je mange une bonne assiette et en lisant les prospectus du lieux, je vois à quel point, le train à vapeur est important ici. Il assurait la liaison entre Uri et le Valais, à l'époque. Aujourd'hui une équipe de passionnés l'a remis sur pied après qu'il ait fait un saut de puce au Viet-Nam pendant plusieurs années.
Après un bon petit déjeuner classique, nous avons repris la selle vers 10h20 avec comme objectif le col du Susten. Nous comptions environ 3h de montée, ce qui ne s'avéra pas trop faux.
Depuis le giratoire de Wassen se trouvant quasi devant l'hôtel Alpenhof qui nous hébergea, je mets au défi quiconque de me trouver un secteur de plat durant les 17,7 km de monté constituée par la rampe du Susten. D'abord un petit parcours entrecoupé de tunnels nous conduit au premier petit village puis au second avant une longue rampe qui nous laisse entrevoir le sommet du col sans le dévoilé mais depuis ce point il faut encore compter 1h30 de route. Les voitures de sport étant de sortie en se faufilant au travers des motards ou l'inverse, c'est avec l'attention d'un horloger qu'il nous était impératif d'aligner notre trajectoire au plus proche du bas-côté de la route sans jamais devoir le toucher. La montée n'était donc pas de tout repos, de par le trafic et de par la pente.
Après les 2 derniers lacets, se pointe le tunnel final qui conduit à l'hospice. Quelle belle performance et récompense de pouvoir profiter d'un paysage si magnifique que celui étalé sous nos yeux. Avant et après le tunnel le paysage est différent et un petit lac nous accueil à l'altitude de 2224 m.
Une photo prise par un chinois puis avec la chinoise entre Laurent et moi pour immortaliser l'instant, puis une rencontre avec un vieux valaisan et une jeune qui avaient fait le Grimsel et le Susten du même jour (bravo à eux ! ) allait précéder une descente de toute beauté.
Le cadre majestueux, l'absence de vent et une route suffisamment large allait nous offrir un cadeau fabuleux: La descente du Susten à fond les manettes, quel bonheur...! Innertkirchen en bout de vallée mettait un point final à la descente puis une petite remontée aux sources de l'Aar avant la descente sur Meiringen a mis définitivement terme à notre périple cycliste sur 2 jour de toute beauté, Laurent ne me contredira pas, salut ....Samme...et bravo à lui d'avoir serré les dents, il aura maintenant également le temps de choisir une selle plus confortable (c.f. video pour s'en convaincre...:) !
Pays visiteurs du jour
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