Dans l'idée de faire la côte des Enfers dont on m'avait déjà parlé comme étant exigeante, en ce vendredi de l'avant dernière semaine de vacances, je m'étais décidé de parquer ma voiture à Soubey, de monter aux Enfers puis Saignelégier, Goumois et retour par le Doubs.
A peine parti, je me sentais pas tout à fait bien avec mon itinéraire qualifié d'un peu léger compte tenu de mon déplacement d'une bonne heure de route. Je me senti comme attiré par une modification d'itinéraire. Ma commune des Genevez n'était pas loin et j'avais envie de faire un petit "coucou" aux tenanciers du "Clos Josenat", gîte dans lequel 6 ans auparavant nous avions fêté mes 50 ans avec la famille.
Sur la video, j'ai dû corriger au montage en substituant ma voix qui donne l'itinéraire corrigé. Les plus attentifs remarqueront, le jeu des lèvres en désaccord avec les paroles.
Les images du tour du jour
La montée aux "Enfers"
La voiture parquée près du "restaurant du Cerf", au bord du Doubs, j'ai démarré mon tour du jour vers 10h00 par une température de l'ordre de 30°C donc chaude même pour la saison. Je connaissais la route depuis quelques minutes pour l'avoir descendu me conduisant à mon point de départ de Soubey. La côte est parfois forte sans être impressionnante. Le revêtement est inégale puisque par endroits le tapis a été refait alors qu'à d'autre, à vive allure la voiture "dense" passant d'une bosse à l'autre. A remarquer qu'en vélo et à la montée, il n'y a aucun problème de qualité de route.
Très vite on prend de l'altitude faisant admirer Soubey du dessus. Sitôt les champs passés et une fois la forêt abordée, les quelques méandres en lacet, non plus ceux du Doubs mais de la route m'ont fait penser à ceux de l'Umbrail à la différence que l'Umbrail en comportent une bonne dizaine de lacets visible en enfilade alors que la côte du jour m'en a mis 2 sous la pupille.
La difficulté est à peu près la moitié de Chaumont pris du lac. Après avoir vu une demi-douzaine de chevaux blancs dans un pré, je me hisse aux "Enfers" où je demande le chemin pour les Genevez à un passant qui m'explique par où trouver mon chemin à travers les pâturages des "Franches-Montagnes". Le pré-Petitjean, passer les voies puis le restaurant du "Bois-Derrière" prendre sur la gauche avant la "Pâturatte" puis le Cernil avant l'arrivée au Genevez. Le chemin était tracé dans ma tête et je suis arrivé sans peine à ma 1ère étape, soit ma commune d'origine. A noter que je n'ai croisé que quelques voitures mais aucune moto ce qui tranche avec les routes fréquentée des alpes où les motards s'approprient leur terrain de jeux.
Vers 11h35, j'arrive aux Genevez et me trouve à l'entrée du jardin du "Clos Josenat" où monsieur Louis Humair par un heureux hasard est présent et me reconnait comme étant un neuchâtelois du bord du lac ayant séjourné il y a quelques années dans son gîte avec ma famille. Le test mémoire est passé, bravo monsieur Humair. La maîtresse de maison me remplit ma gourde avec quelques glaçons bienvenus et sort ses cartes aux 25'000 pour situer mes prochains lieux de passages que seront la côte de la "Caquerelle"
et surtout la partie du Doubs entre Saint-Ursanne et Soubey que je désirais faire le plus proche de la rivière sans devoir remonter sur Epauvillers. En regardant sur la carte et compte-tenu de mon mountain bike je repars avec dans l'idée qu'il possible de "coller" le Doubs au plus près sur de petits chemins entre Saint-Ursanne et Soubey. L'expérience montrera que tout était juste à part un détail de poids: "SUIVRE le côté gauche du DOUBS EN MONTANT C'EST IMPERATIF !!! je le souligne car les lignes qui vont suivre décriront la difficulté de la rive gauche en montant mais avant cela continuons le tour...
Avant de quitter les Genevez, je fais un petit tour auprès de la maison natale de mon pap's qui est à 100m du Clos Josenat, ce petit rituel fait partie de l'imprégnation des lieux et c'est comme un passage obligé que je fais toujours avec plaisir, reconnaissance et émotion. Quittant les Genevez, je traverse la Joux puis me retrouve à Saulcy au sommet de la côte du même nom mais dans la voie descendante. Les descentes sont ce que j'appelle le "retour sur investissement" des montées du cycliste ! Un réel plaisir de dévaler la route à la vitesse des voitures mais il est impératif d'être toujours très attentif en anticipant les éventuels obstacles tels que voitures, animaux, camions en sortie de routes ou venant en sens inverse lors de virages masqués, bref rester 100% vigilant et ne pas se laisser enivrer par la vitesse.
Glovelier marque la fin de la côte de Saulcy. C'est là aussi que je m'aperçois qu'il fait vraiment chaud. La barre des 35°C a dû être dépassée et le fond de vallée est étouffant. C'est donc avec plaisir que je vais reprendre de l'altitude en attaquant la côte de la Caquerelle qui va me conduire au sommet ou presque du col des Rangiers. Le trajet se fait sans problème, les virages y sont rare et les zones d'ombre sont les bienvenues mais il faut les gagner et au début de la côte, le soleil est sans pitié, il tape fort sans échappatoire possible.
A une semaine de la course de côte de voiture, Saint-Ursanne -> les Rangiers, les préparatifs étaient visibles et les tribunes déjà installées dans l'aire d'arrivée au sommet de la côte. Sur la route, des traces de pneus rendaient visibles les exploits des Fangio en herbe qui probablement s'étaient essayés avant l'heure dans les virages du tracé.
La descente sur Saint-Ursanne n'est pas impressionnate mais juste agréable, en virages et forêt.
Tout devait se passer sans trop de soucis le long du Doubs et tout a pris des tournures d'Indianna Jones en fin d'étape. Les quelques 16 km qui séparent Saint-Ursanne de Soubey furent faits en 2h15 avec la partie "jungle" tracée en une demi-heure.
Au départ de Saint-Ursanne j'ai pris la rive droite en montant suivant un chemin non goudronné convenable pour les mountain bike. Ensuite arrivé vers un pont sans trop d'indication je suis resté sur mon côté et je suis rapidement tombé sur des sentiers d'abord roulant puis escarpé, faits de racines et de pierres. Bien souvent des passages de clôtures me font basculer mon vélo par-dessus ou alors des portails pour chevaux sont plus pratiques à passer. Durant toutes ma remontée, je peux m'apercevoir que sur l'autre rive, une route permet aux voitures de joindre des points de baignades voir touristique mais aucun pont ne me laisse la possibilité de changer de rive.
Je continue donc sur les petits chemins de promeneur voir à travers champs sans chemin. Ceci jusqu'à une ferme que j'évalue être à 4km de Soubey. Là pas d'indication mais 2 possibilités, à droite côté montagne et à gauche côté rivière. Je choisis le côté rivière mais NE LE FAITES JAMAIS !!!
En effet passant d'un chemin terrain au champ sans terrain puis à la forêt sans chemin, il me resta qu'à porter mon vélo sur l'épaule ou à le pousser sur des pentes parfois limite avec mes souliers de cycliste pas fait pour la marche dans la jungle. Il fallut bien des fois enjamber ou passer par dessous des troncs déracinés jonchant le pseudo sentier qui me servait de fil rouge. La progression était celle d'une limace somnolente et durant 30 minutes, je ne savais pas où j'étais, pas où j'allais dans des coteaux hostiles à la marche et parfois dangereux avec des chaussures non-adaptées et un vélo de 12kg sur le dos. Et cela en ayant parfois la preuve de l'existence d'une route l'autre côté de la rivière sans aucune possibilité de la joindre. Après une demi-heure d'effort, je vis dans le haut la lueur d'une clairière débouchant sur un champ
au haut duquel une petite maisonnette à fumier inhabitée était plantée. Ouf s'il y avait une maisonnette, il y avait un chemin me suis-je dis. Je voyais à ce moment récompensé ma détermination à trouver une solution à mon entêtement de ne jamais revenir en arrière. Merci à mes anges gardiens de m'avoir fait prendre les bonnes options dans ce forêt au combien hostile à ma condition du jour.
Il fallut ensuite remonter un chemin non goudronné jusqu'à une ferme aux abords de laquelle un chien de type bouvier appenzellois non seulement trouva mes mollets comme étant alléchants me faisant comprendre que je n'étais pas le bienvenu. Bref j'ai sauté de mon vélo le mettant comme écran entre lui et moi et lui ai fait comprendre que mon non plus je pouvais ne pas être sympa. Bref après quelques instants de guerre froide rien ne se passa et j'ai pu continuer mon chemin. Ayant rejoint la route cantonale, j'ai réalisé le 1,5 km me séparant du village de Soubey dans lequel j'étais particulièrement d'entrer. Après un demi-litre d'Henniez gommée, je suis allé me tremper les jambes jusqu'aux cuisse dans le Doubs et m'immerger la tête alors que des petits poissons en masse tournicotaient autour de mes pieds. L'eau devait fleureter les 20°C. Bon dénouement pour une fin de parcours riche en émotion. Finalement j'ai titillé l'enfer où je ne croyais pas le trouver. Pour ceux qui me lisent, souvenez-vous "rive gauche en montant" pour les mountain bike !!!
Pays visiteurs du jour
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