Secrètement dans un coin de ma tête, j'avais le rêve incensé de descendre un jour la route mythique de la tremola en monocycle et ceci peu de temps après avoir reçu en cadeau de ma maman, "la roue", le jour où je passais la quarantaine. A ce moment, tenir sur la "bête" était un challenge issu d'un roman de science fiction (tenir sur un joy stick...non mais...), mais au fil des jours et aux prix d'une grande tenacité, la bête fut un peu maîtrisée et apprivoisée, et c'est à ce moment que germèrent quelques projets aux parfums de folie..!
En monocycle et avant la tremola:
Dans la dernière décénie, il y eut, pas loin de chez nous, la descente de Chaumont, celle de Chasseral (de l'émetteur jusqu'au plateau de Lignières), la Tourne (depuis les Grattes en montée et en descente), Le Creux-du-Vent (depuis la grand Vy à la ferme Robert), La Vue des Alpes (depuis la bosse aux Golières), le Mont-Faron à Toulon en France.
Le 15 août 2011:
Avant la réalisation de la tremola dans le courant de l'après-midi, j'ai réalisé comme échauffement, le matin même mais en mountain-bike, la montée du plus haut col goudronné de Suisse, soit le col du Nufenen (2480 m) depuis Ulrichen (VS). Je suis ensuite redescendu à mountain bike reprendre la voiture à Ulrichen, puis remonté le col pour redescendre enfin le Val Bedretto jusqu'à Airolo. Je me suis rendu ensuite en voiture jusqu'au pied de la tremola où j'ai laissé l'auto poussant le monocycle jusqu'au sommet du col du Gothard, pour mieux "humer" la saveur de ce serpent routier magnifique que je me devais d'avaler quelques minutes plus tard. Après 1 heure 10 minutes de montée, je suis arrivé au sommet du Gothard à 2100m d'altitude environ, quel bonheur !
La descente de la Tremola a été vaincue en environ 30 minutes, sans mettre le pied à terre, quel sentiment du devoir moral accompli envers mon "responsable des challenges" qui se cache quelque part dans ma p'tite tête.
Une fois j'ai entendu cette petite phrase pleine de sens : Pour avoir une vie extraordinaire il faut faire des choses extra-ordinaires donc qui sorte juste de l'ordinaire sans vouloir pour autant décrocher la lune. C'est probablement cet état d'esprit qui doit résonner en moi pour me fixer des objectifs un peu différents de ceux du commun des mortels.
Le bout de film:
Comme j'ai fait ce challenge tout seul, il fallait bien que je trouve un moyen d'immortaliser un fragement de celui-ci (cf la video ci-jointe). En fait durant la montée, j'ai placé la camera enclenchée, sur une borne routière, j'ai couru en haut du virage et je suis descendu reprendre la "boîte" avec le film de quelques secondes.
anectdotes:
En montant, un allemand qui descendait à vélo avec un groupe m'a interpellé voyant ma roue. On a taillé une petite "bavette" avant qu'il n'insiste pour me prendre en photo prétextant qu'il n'avait jamais vu un monocycle alpestre...c'est vrai que ça n'est pas courant.
Dans la descente, tout à coup une voiture de type BMW ou Mercedes arrive très gentiment à ma hauteur, la vitre électrique se baisse et j'entends sans le voir un homme avec un accent anglais me dire simplement "respect" et puis ce dernier a remonté la vitre et est descendu la tremola comme moi mais avec 3 roues de plus et un moteur.
Une descente filmée:
Durant toute la descente, j'ai tenu dans la main droite, la caméra pour immortaliser l'événement sur 2 minutes (la descente ayant durée 30 minutes). Le fait de devoir enclencher et déclencher la caméra tout en roulant et en absorbant les irrégularités des pavés rendait le challenge encore plus improbable.
Parlons récupération :
Il me fallut 5 jours pour arriver à sentir mes cuisses comme normal. Cet effort n'est pas un effort normal pour des cuisses qui travaillent tout en retenue au lieu d'un travail de poussée comme habituellement.
Merci d'avoir pris un peu de votre temps pour la lecture de ce challenge un peu différent...!